La conjoncture instable et le manque de dynamisme de la croissance économique n’impactent en rien le marché de l’immobilier haut de gamme. L’immobilier de prestige, notamment pour les pied-à-terre, n’a jamais été aussi demandé. Le crédit immobilier de luxe sert non seulement à des investissements à rentabiliser, mais surtout à s’offrir des résidences secondaires. Ce qui n’est pas le cas des crédits classiques, dépendants de la santé économique nationale et mondiale des investisseurs lambda.
L’immobilier résidentiel de luxe profite de la financiarisation de l’économie. L’internationalisation et la suppression de frontières du système financier ont amené la généralisation des cycles immobiliers. Fiscalité, inflation, fluctuation du taux d’intérêt et des marchés boursiers, la santé des marchés immobiliers dépend de la santé économique et socio-politique mondiale.
Néanmoins, le seul frein au marché immobilier de luxe reste les tensions politiques présentes dans différentes régions du monde. Les opportunités financières et immobilières influent également sur la décision de circulation des flux de liquidités des détenteurs de capitaux à un endroit donné.
Immobilier de luxe, entre offre et exigence
Les villas et résidences en bord de mer restent les plus prisées. En effet, dans l’industrie de l’immobilier de prestige, seuls les offres, l’emplacement et la qualité des biens proposés, devant être hors norme, restent un critère de choix dans la décision d’acheter un bien immobilier. En France, les pied-à-terre se situent souvent en bord de mer, sur la Côte d’Azur ou encore dans les régions sud-ouest de l’hexagone. Les particuliers, voulant accéder à ce type de biens, ont recours à un crédit immobilier.
Les « high net worth individuals », détenant une résidence principale et au moins un million de dollars de possibilités d’investissements, augmentent en nombre en Europe et en Asie depuis ces quinze dernières années. Les clients achètent souvent dans les stations balnéaires ou encore dans les grandes villes.
La plupart du temps, ces derniers investissent dans les grandes villes pour l’immobilier locatif. Tandis qu’ils achètent des résidences secondaires en bord de mer. Cette niche est très demandée dans les banques. En effet, ces HNWI investissent beaucoup de capital et sont pourtant sécuritaires et solvables aux yeux des banques. Dans les crédits immobiliers de haut de gamme, cette niche est la plus rentable.
Les « ultra high net worth individuals », détenteurs d’au moins cinquante millions de dollars (128 000 individus dans le monde en 2016), sont les particuliers ayant fait fortune dans les entreprises cotées en bourse ou encore présentes dans les marchés financiers mondiaux. Et pourtant, plus le patrimoine passif existant est élevé, moins ils investissent dans l’immobilier. Ce type d’investisseurs est donc peu représenté dans le crédit standard de l’immobilier locatif.
Ces derniers répartissent leurs investissements entre leur patrimoine professionnel et actif financier. Au lieu de contracter un crédit à la banque, ils préfèrent se constituer un réseau de partenaires composés d’investisseurs ou d’actionnaires passif dans une banque spécialisée. Dans ce type de demande de liquidités, la santé politico-économique mondiale demeure leur première préoccupation.
